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Émission "Loin des yeux, Près du coeur" - 4 septembre 2020, Odette Bisson, adoptée

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Émission “Loin des yeux, Près du cœur” du 4 septembre 2020 – Odette Bisson, adoptée

Cette semaine, Normay échange avec Odette, une personne adoptée qui a eu le plaisir de retrouver sa mère d'origine, il y a de cela quelques années. Elle nous partage ici un magnifique témoignage. Je ne vous en dis pas plus...

Bonne écoute.
Pour écouter votre émission : https://soundcloud.com/mouvement-retrouvailles/loin-des-yeux-pres-du-coeur-4-septembre-2020-odette-bisson-adoptee
N’hésitez pas à commenter et à partager!

https://www.facebook.com/MouvementRetrouvaillesAdopteesNonAdopteesParents/posts/3227267104056485

RÉSUMÉ

Odette a retrouvé sa mère d'origine en 1987 avec son Centre jeunesse (Cj) et le Mouvement Retrouvailles (MR). Ses parents adoptifs ont toujours été au courant de ses démarches et l'encourageaient même en ce sens.
Au départ, sa mère d'origine a nié lui avoir donné naissance. Elle avait dit qu'il y avait erreur sur la personne donc, c'est interprété comme un refus et une fermeture de dossier sauf si la mère revient sur sa décision, ce qu'elle a fait.

Elle est née à Bonaventure et est allée accoucher à Québec, à l'âge de 21-22 ans. Elle a travaillé dans une maison privée. Quelqu'un lui a suggéré de postuler un emploi chez Bell Canada, étant bilingue. Demeurant près de New Carlisle, les gens étaient presque tous bilingues, dans ce coin de pays là-bas. Elle a été acceptée et fut à l'emploi de Bell Canada pendant 27 ans.
Entre le refus, deuxième rejet, et l'acceptation, il ne s'est écoulé que deux mois. Ce fut pénible car il n'y avait pas de réponses aux questions qu'Odette se posait, quel était le pourquoi du comment de ce refus, pour quelle raison? Sa mère l'a donc jetée par terre, au cours de ces deux longs mois!

Quand une mère reçoit un appel comme quoi son enfant désire la retrouver, ça lui donne un choc, elle sent qu'elle ne sera plus dans l'ombre de son passé caché, douloureux. Tous les souvenirs de cette période de vie remontent à la surface. La peur d'être jugée, la honte, la culpabilité l'habitent. Elle craint aussi les reproches et ne se pardonne pas, bien souvent. Plusieurs mères s'empêchent d'avancer dans des démarches de retrouvailles à cause de leurs peurs et principalement celle d'être jugées. Pour la mère d'Odette, il n'y avait qu'une soeur qui était au courant de sa grossesse; les plus jeunes de la famille n'en savaient rien.

Finalement, deux mois se sont écoulés après le refus, et sa mère est revenue sur sa décision. De retour tard de son travail, la nuit, en arrivant chez elle, la fille d'Odette l'avertit que sa mère d'origine avait écrit à leur travailleuse sociale et que si elle lui écrivait, celle-ci répondrait probablement par l'affirmative pour des retrouvailles. Ouf! Que d'émotions! La terre tremble presque sous les pieds!

Odette a donc envoyé à leur travailleuse sociale une lettre pour sa mère qui lui serait acheminée, par la suite, via le Centre jeunesse car les informations sont non nominatives. Peu de temps après, sa mère lui a répondu elle-même. C'était très émouvant! Enfin, son identité était connue et sa mère lui a expliqué des choses qu'elle ignorait, le premier chapitre de sa vie. Ce ne pouvait être qu'elle qui réponde à ses questions.

Les personnes adoptées, quand elles retrouvent, doivent faire attention de ne pas « bombarder » de questions celle/celui ou ceux qu'ils retrouvent. Il faut y aller en douceur et plutôt attendre que les gens se dévoilent et/ou nous demandent, qu'aimerais-tu savoir?

Après les retrouvailles, ses deux mères ont communiqué ensemble avant de se réunir physiquement. Le père d'Odette, peu loquace comme plusieurs hommes de cette génération, lui avait dit: « C'est le plus beau jour de ta vie »! quand elle a lu la lettre d'Yvonne, sa mère d'origine. Monique était sa mère adoptive. Cette phrase l'a vraiment marquée et confirmait, en fait, l'accord et le bonheur de son père de l'avoir encouragée dans ses recherches. Elle n'aurait pas pu les entreprendre en les cachant à ses parents.
En 1996, les deux mères se sont envoyées des lettres remplies d'amour, de tendresse, de gratitude, en hommage l'une envers l'autre. Odette en a lu des extraits. Elles étaient touchantes et démontraient leur ouverture d'esprit et de coeur car Yvonne, la mère d'origine, âgée de 77 ans, et Monique, la mère adoptive, âgée de 90 ans, ont pu correspondre et ce, dans le respect mutuel, ce n'est pas commun!

En 1999, Monique, alors âgée de 93 ans, a téléphoné à Yvonne, alors âgée de 80 ans, afin qu'une rencontre physique puisse avoir lieu. Yvonne était heureuse de pouvoir enfin s'imaginer où sa fille demeurait, quand elle pensait à elle, dans quel environnement; il n'était pas question de Facebook, à l'époque, pour avoir des images en direct. Elle avait connu deux de ses enfants mais n'avait pas encore rencontré l'aîné de la famille.

Monique, de Vancouver, a fait ce long voyage avec son mari et ils se sont arrêtés à Québec où Monique avait de la famille ainsi qu'en Gaspésie. Elle avait manigancé le tout, organisé ses plans à l'insu d'Odette. Elle n'était au courant de rien de ce qui se tramait derrière son dos. Ses enfants et son conjoint, eux, étaient au courant. Tout était bien orchestré!
Son fils et sa belle-fille ont dit à Odette qu'ils devaient se rendre à Québec mais qu'ils y seraient peu de temps. À leur retour, sa mère d'origine était assise dans leur auto, en arrière, avec son mari. Quand sa mère est descendue de la voiture, Odette avait le coeur gros car elle avait toujours rêvé qu'un tel événement puisse se dérouler et il se présentait maintenant sous ses yeux. Sa mère lui a dit: « Nous ne sommes pas venus ici pour être tristes, on va avoir du plaisir.» Alors, il est ici question de retenir ses larmes. Sa mère l'a laissée pour aller ensuite à la rencontre de l'aîné de la famille, qu'elle n'avait pas encore connu.

Pendant le souper, un buffet avait été planifié, Odette a demandé à Yvonne si elle aimerait et serait à l'aise de rencontrer sa mère Monique. C'était son souhait mais elle n'osait pas le demander, elle ne voulait pas s'imposer. Odette l'a donc appelée au centre d'hébergement où elle habitait et elle a dit oui tout de suite pour cette rencontre. Alors, toute la famille s'est réunie dans la chambre de sa mère adoptive, enfants, petits-enfants, mère d'origine, les conjoints, bref, il ne manquait personne!

Sur Facebook, nous voyons les deux mamans qui se tiennent par la main, c'est extraordinaire!

Monique avait dit, un moment donné: « Regardez comme j'ai une belle petite famille, ça dépend de vous ça, Yvonne », en la remerciant encore. Yvonne de répondre: « Vous savez, parfois, dans la vie, on doit faire des sacrifices, on doit faire des choses pour rendre une personne, une famille heureuse, faire le bonheur de quelqu'un d'autre. » Ce sont de sages paroles, mûries, tendres, entre deux femmes, réunies par un destin commun, leur fille, l'une de ces mères était âgée de 93 ans et l'autre de 80 ans, c'est tout à fait formidable!

Il ne faut donc pas perdre espoir car l'histoire d'Odette avec sa mère d'origine, hors de l'ordinaire, avait tout de même débuté par un malheureux refus. Odette a pris sa mère comme elle était et Yvonne a fait de même pour sa fille et toujours dans le respect, deux clés de succès pour une belle relation.

En conclusion, si les mères d'origine ne peuvent pas se faire le cadeau ultime de leur vie à savoir rencontrer leur fille, leur fils, pour des raisons qui leur appartiennent, il serait toutefois fort apprécié et important qu'elles puissent écrire à tout le moins une lettre dans laquelle elles pourraient raconter le début de leur histoire de vie, inconnue, et si importante, à quelqu'un au Mouvement Retrouvailles. La lettre une fois transmise à l'enfant devenu adulte, elle demeurera dans l'anonymat pour respecter la confidentialité demandée.

Merci à Mme St-Pierre et merci à Mme Bisson pour son témoignage tellement émouvant

Partagez la page de l'émission en grand nombre et n'oubliez pas, s'il vous plaît, « Aidez-nous à vous aider. »

Merci à M. Jean-Paul L'Heureux pour la sonorisation et pour le partage de la pièce musicale « Évangéline » interprétée par Marie-Jo Thério.

Merci aussi au Mouvement Retrouvailles, commanditaire de l’émission.

Il n'est plus possible de vous procurer le livre de Mme Normay St-Pierre écrit en collaboration avec Mme Pauline Gill, « Je vous ai tant cherchée » aux Éditions VLB. Vous pouvez sans doute le retrouver à votre Bibliothèque municipale.

Si vous désirez participer à l'émission, écrivez directement à Mme Normay St-Pierre à l'adresse suivante: normay.stpierre@videotron.ca.

Elle se fera un plaisir de vous contacter et de vous fixer un rendez-vous téléphonique. Vous n’avez donc pas à vous déplacer pour vous présenter en studio. Les enregistrements sont faits en soirée, à compter de 19h00.

Marthe Charest
Mère d’origine qui a recherché et retrouvé sa fille en 2003

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