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Témoignage - Des retrouvailles qui auraient pu ne jamais se réaliser

Ma quête pour trouver ma famille biologique

Ma mère est adoptée. J'ai longtemps été convaincue que ma grand-mère biologique était en fait, la sœur de ma mère. Cette idée ne plaisait pas du tout à ma mère alors j'essayais de ne pas la contrarier avec mes multiples scénarios, mais un jour m'a mère m'a dit tristement « Je suis toute seule au monde maintenant, il me reste seulement mes 2 enfants et mon petit fils ». Ça m'a frappé de plein fouet. Mes grands-parents étaient décédés, mes oncles et ma tante aussi. On n'avait plus de contact avec le reste de la famille élargie. Elle était vraiment seule.

Je pourrais bien raconter des potins croustillants sur ma théorie de « Tante-Grand-mère » mais comme cette théorie ne tient plus, elle a perdu tout son éclat de plaisir à la raconter. Dommage;-)

Tout ça pour dire que c'est le coup de pied qu'il m'a fallu pour entamer, trop naïvement mes démarches qui, soit dit en passant, ce sont avérées être toute une aventure. J'ai dit à ma mère ; « Ben voyons que tu es toute seule, tu dois bien avoir des frères et sœurs quelques part ». En dedans de moi, bien déterminée, je me suis dit que j'allais trouver des réponses peu importe le temps que ça allait prendre. C'est devenu MA quête et je vais foncer. Warrrrr!

Contexte

Ma mère a toujours su qu'elle avait été adoptée. Le sujet n'était pas vraiment tabou dans la famille. Ma mère avait demandé aux services sociaux de faire des recherches pour trouver sa mère biologique en 1983 et ils ne l'avaient pas retracé à ce moment-là. En 1996, ma mère a fait une nouvelle demande et les services sociaux lui ont dit que la mère avait refusé le contact. Ma mère a ressenti un grand rejet et même si elle avait vécu toute sa vie sans cette femme, son rejet était encore plus blessant que d'avoir été mise à l'adoption. C'est comme si c'était plus facile de comprendre l’abandon d'un bébé à l'époque. Le sentiment de rejet était plus violent 50 ans plus tard.

Ma grand-mère adoptive comprenait cette quête identitaire et ce besoin de connaître ses origines et elle avait très bien accepté que ma mère fasse des recherches, mais malheureusement, elle est décédée en 1996. Ce dut être une année très difficile pour ma mère. Elle seule pourrait en témoigner. En 1996, Elle a vécu le rejet de sa mère biologique et perdue sa mère adoptive, sa vraie mère.

Je ne réalisais pas à cette époque que ma mère pouvait ressentir une si grande détresse puisque je venais tout juste d'avoir un bébé. J'aimerais retourner dans le passé la serrer très fort et lui dire qu'un jour j'aurais des réponses pour elle.

Parler de la première adoption de ma mère, n'est pas tant pertinent dans mon témoignage, mais il m'offre la chance de glisser un mot sur ma grand-mère (adoptive) que j'ai profondément aimé et que ma mère a eu de la chance que cette famille croise sa route. Ma mère avait été adoptée par une première famille à l’âge de 9 mois mais comme cette famille n'ont pas bien pris soin d'elle, les services sociaux de l'époque leur avaient retiré la garde de ma mère et elle a dû passer quelques temps à l’hôpital. C'est là, que mes grands-parents l'ont vu la première fois et ce sont lié d'attachement pour elle. Ils l'ont adopté et ma mère a eu des bons parents. Ils ont une place très précieuse dans nos cœurs.

Mes débuts dans l'aventure

Je ne sais plus comment je me suis retrouvée sur une dizaine de pages Facebook de recherches par la généalogie et par l'ADN. Des pages très actives, pleine de vie. Ça bougeait de tout bord et de tout côté, et par ces pages, j'ai appris la venue de la loi 113. Wow!! C'était LA chance d'offrir un cadeau inestimable pour ma mère, de mettre un baume sur son cœur. Pouvez-vous sentir l’euphorie qui m'habitais à ce moment-là? Woah! Le "timing" n'aurait pas pu être plus parfait. J'étais si bien portée par l'espoir qu'à ce moment-là, je ne pouvais pas me mettre dans une autre perspective. J'avais un seul regard, le mien.

Je "surfais" d'une page à l'autre. J'ai écouté des documentaires sur des réalités que je n'avais pas trop comprise plus jeune, que des histoires vagues, d'une époque tellement lointaine. Ouf! J'ai été bouleversée par toutes les histoires de bébés vendus, ces mères qui accouchaient et qu'on leurs disait que le bébé était mort-né, ces femmes que l'on reniait et discréditait pour être enceintes, les viols, l'inceste. Pis les prières dégradantes que les sœurs faisaient réciter aux femmes dans les hébergements trop douteux et j'en passe. Révoltant, injuste, cruel, discriminatoire et tout ça, ici, aux Québec! Woh! La réalité que j'ignorais me heurtais profondément dans mes valeurs et dans mon ignorance. Bien-sûr que j'avais déjà vu ce genre d'histoire dans des films mais je croyais naïvement que ces histoires pouvaient avoir été arrangées pour des cotes d'écoutes ou que ça s'était passé dans les années 1700.

Sur les groupes Facebook, j'y ai lu des témoignages touchants, j'ai vu des personnes en quête comme moi, et les lire me permettait de mieux comprendre le sentiment de ma mère. J'y trouvais des anges, de vrais colombos, prêt à aider, prêt à soutenir et disponible en tout temps. Je découvrais tout un monde et je me sentais concernée, impliquée et passionnée. C'était rempli de gens bien intentionnés, généreux et compatissants. Ils avaient des réponses et surtout, ils représentaient l'espoir.

La pédale au fond mon Léon, comme certains disent

Complètement emballée, il n'était pas question que je j'attende patiemment que la loi 113 entre en vigueur, qu'on fasse notre demande, qu'on attende une réponse, etc. Je suis une pro-active moi et j'étais déterminée et convaincue de trouver. On était en début d'année 2019. Je venais de passer une fin d'année 2018 la pire de ma vie et cette quête me changeait les idées solidement. J'avais besoin de faire quelque chose qui me rendrait fière de moi.

À force de m’informer et de lire sur les groupes, je savais que le mieux était de commander un test ADN sur Ancestry en attendant que la loi 113 entre en vigueur. J'ai donc fait une petite formation très peu coûteuse afin de m'aider dans mes recherches et à comprendre les résultats ADN. J'étais loin d'imaginer que cette quête pouvait aboutir dans un avenir aussi proche. Je croyais avoir des années de recherches à faire et puis là, tout était en place pour accélérer le processus.

Chaque fois que je demandais de l'aide sur les groupes, j'avais quelqu'un pour m'aider. Je ne comprenais pas comment autant de générosité soit aussi disponible et accessible. J'étais tellement reconnaissante. J'ai été polie et j'ai remercié chaque personne pour la moindre petite réponse en me demandant comment je pourrais les remercier à la hauteur de leurs gestes. J'étais en confiance quasi total. Quand on me posait des questions (pour aider les recherches), j'étais un livre ouvert. Je donnais sans retenue toutes mes infos à ces personnes, des étrangers, des étrangères.

La localisation

À peine 4 mois après avoir décidé de prouver à ma mère que sa sœur était sa mère biologique, j'avais déjà découvert que ce n'était pas elle car, j'avais reçu des services sociaux le nom de ma grand-mère, son âge à son décès et la cause du décès en plus d'avoir toujours en main les renseignements précieux que ma mère avait eu des services sociaux en 1996. J'avais construit l'arbre généalogique au complet de cette femme et j'ai, hum, nous, avons trouvé des neveux et nièces sur Facebook. (Notez que lorsque j'écris « Je », ça inclus avec l'aide des colombos). Ce n’était pas croyable d’être déjà rendu là mais considérant le fait que ma mère était très fragile, je devais calmer mon excitation et essayer de savoir, de loin, qui étaient ces gens et la discrétion était une priorité pour moi.

J'ai commencé à voir un peu plus large et mesurer les conséquences sur ma mère s'ils refusaient de la rencontrer ou même d'admettre la validité du lien de parenté. J'ai aussi pris conscience que ces gens-là pourraient être, non seulement choqués par une telle annonce mais bouleversés le restant de leur vie. En tant qu’excellente scénariste, j'ai passé plusieurs semaines à imaginer des scénarios de tous les genres sur le sujet.

J’ai donc demandé de l'aide encore une fois et j'ai vite été contacté en privé (comme la majorité des fois) pour répondre à ma demande. Cette personne, appelons-la, Jean-Guy. J'ai discuté par Messenger avec Jean-Guy sur tout ce que je savais. Il a pris du temps pour faire des recherches afin de valider que je ne m'étais pas trompé de famille. Je trouvais ça très normal et sécurisant, donc encore un fois, j'étais en plein confiance même si je n'avais aucune idée avec qui je communiquais. Il était aidant, compatissant, et disponible. Même si j'avais voulu me méfier, je n'aurais jamais pu savoir de quoi ou de qui?

À ce moment-ci du processus, les émotions sont variées mais la plus importante était le sentiment d'accomplissement qui s'approchait, mais j'avais aussi très peur, peur pour ma mère, peur d'avoir embarqué dans une quête que je pourrais regretter. Je ne pouvais plus reculer. Je n'ai jamais abandonné un projet avant d'avoir le sentiment d’être au bout de celui-ci et cette fois-ci, j'ai pensé abandonner. Il n'était pas question pour moi que ma mère subisse encore un rejet et y penser, m'angoissais. J'ai réalisé à ce moment-là que j'avais entamé ce processus, sans mesurer les conséquences pour elle, et pour la famille biologique. Je me suis retrouvée dans l'incapacité de prendre une décision claire et assumée. J'étais angoissée, et je me remettais en doute et je remettais en doute les besoins fondamentaux de ma mère. Ben voyons qu'à près de 75 ans qu'elle ait vraiment besoin de ça? Est-ce que ça va vraiment changer quelque chose pour elle? Est-ce que c'est moi qui lui ai mis tout ça dans la tête, est-ce que ces réponses-là lui seront vraiment essentielles? Et moi, je voulais quoi au juste? Je n'avais à ce jour jamais pensé que j'avais moi aussi besoin de trouver mes racines et que dans le fond, est-ce que je faisais tout ça seulement pour elle? Bref, j'ai regretté à ce moment-là d'avoir été aussi déterminée et têtue.

Durant cette période de réflexion j'étais sans nouvelle de Jean-Guy. On a passé quelques temps sans se parler et j'ai profité de ce temps pour contacter le Mouvement Retrouvailles. J'avais assurément besoin de soutien, de gens expérimenté pour nous aider tous dans cette démarche. J'avais un peu perdu confiance en moi, en la validité de ma démarche. Je ne voulais pas reculer, mais je voulais que ça se passe dans le respect de tous et dans l'éventualité d'un rejet, je voulais de l'aide pour ma mère et moi mais surtout pour elle, à CAUSE DE MOI. Je "flirtais" avec la culpabilité, ce fameux sentiment parasite.

Au Mouvement Retrouvailles aussi j'ai parlé avec une très bonne personne, soucieuse, à l'écoute et expérimentée. Elle m'a déconseillé d’utiliser le téléphone dans mon cas pour contacter et m'a expliqué pourquoi c'est mieux d'avoir un intermédiaire. Je lui ai donc fait part de tout ce que je savais, mes renseignements personnels, les antécédents sociaux biologique de ma mère, le résultat de mes recherches etc.

Encore un délai! C'est comme si au lieu de s'approcher du but, celui-ci s'en éloignait. Je comprenais bien le délai et je savais bien que c'est normal qu'elle valide elle aussi si mes recherches sont à la bonne place. Déjà que de chambouler une famille c'est énorme, imaginez si c'est la mauvaise famille. Burk!

Elle m'a confirmé elle aussi que mes recherches étaient bonnes, mais elle ne trouvait pas d'adresse elle non plus pour localiser la famille pour leur envoyer une lettre officielle. Elle a donc essayé par Facebook comme dernier recours, mais la famille ne répondait pas...
Voyons! Câline! On va tu se rendre au but un jour bon yeu?

La surprise

En attente pour une réponse au Mouvement Retrouvailles depuis environ une semaine, qui m'a semblé une éternité, la famille n'a toujours pas donné suite, mausus!

Puis, je reçois un appel d'un numéro inconnu. Surprise!!! C'est Jean-Guy! Là, ça déboule boule boule boule!! Il m'annonce qu'il vient tout juste d'avoir une conversation téléphonique avec mon "oncle", Marcel (nom fictif). Marcel attend mon appel dans les minutes qui suivent et veut comprendre d’où vient cette histoire de demi-sœur.

Il attend mon appel là, maintenant! Ho Woh!! Hé merde! J'étais sous le choc. Je ne pouvais plus prendre de temps pour réfléchir, moi qui 5 minutes avant trouvais que ça n'allait pas assez vite. Je regrettais tout d'un coup ce que je venais de leur faire à eux. Jean-Guy m'a dit que Marcel et les autres n'avaient jamais entendu parler de ma mère. Je ne pouvais pas m’empêcher de me mettre à la place de ces gens. Le choc devait être grand et déstabilisant.

J'ai pris un grand respire et je me suis dit, assume ma belle, assume, et le principal, c'est de protéger maman. Go!

Le souffle cour, le déodorant en panne et le sentiment d'avoir une brique sur la poitrine, j'appelle Marcel. À ce moment précis, j'aurais eu besoin d'encadrement, de soutient, d'un guide, ou un "shooter", n'importe quoi pour m'enlever ce poids sur mon sternum pour pouvoir respirer normalement. J'avais l'impression de peser 100 lbs de plus. Ça allait tout d'un coup plus vite que moi. Dès que le téléphone a décroché au bout de la ligne, j'ai un chat qui est arrivé de nulle part pour s'agripper au fond de ma gorge, j'étais incapable de prononcer un mot, seulement des sons atroces sortaient de ma bouche. Ha! Ha! Ben non, ce n'est pas vrai, je voulais juste faire sourire. C'était quand même ma crainte. Imaginez le scénario là. Ça aurait pu arriver, tout est possible! J'étais tellement effrayée.

Marcel était un peu suspicieux et il ne comprenait pas que sa mère (Jeannette) ne lui ait jamais parlé de la mienne. J'essayais de créer un lien de confiance en répondant ouvertement à toutes ses questions. Il était un peu froid et expéditif mais qui ne l'aurait pas été à sa place? Il me questionnait sur des informations que Jean-Guy lui avait donné et un moment donné, il me demandait de lui fournir les papiers des services sociaux et comment on avait remonté jusqu'à lui. Puis j'ai compris que pour approcher Marcel, Jean-Guy a prétexté être un ami de ma mère alors que ce n'était pas le cas. J'étais tout juste à l'étape de commencer à ressentir de la joie et penser qu'un contact pourrait être envisageable et paf! Un 2e épisodes de sudation extrême. Hé merde, c'est un mensonge, comment je vais me sortir de ça?

J'étais tellement mal à l'aise. Il n’était pas question que je cautionne ce mensonge. Selon ma perception des choses, ma chance de faire rencontrer un frère et une sœur était au bout du fil et ne tenait qu'à un fil également. Je devais lui dire que c'était un mensonge pour enlever ce poids de mes épaules déjà beaucoup trop lourdes pour moi.

Petite tranche de moi : Mon honnêteté et ma fierté s'occupe de m'éviter des humiliations mais aussi, le pire sentiment de tous les temps, la culpabilité. Comment me direz-vous? Parce que moi, je suis confectionnée avec une option "mensonge" de dépannage seulement, qui s'active seulement en mode d'urgence et dotée d'une carte mémoire auto-destructive instantanée. Pour "réussir" à mentir, je devrais tenir un journal de bord de tous mes mensonges afin de le consulter en cas de besoin parce que je n'en garde aucun souvenir. Riez en, mais, je ne peux pas être plus sérieuse. 😉 C'est beaucoup plus sain pour moi de ne pas utiliser cette option. Je déteste toute forme de mensonge et je préfère grandement la souffrance d'une vérité que celle d'un mensonge. Je suis faite ainsi. Je ne pouvais juste pas faire autrement que de lui dire la vérité.

Donc, j’ai risqué le tout pour le tout; que je n’avais pas demandé à Jean-Guy de mentir, que je connaissais cette personne que par conversations électroniques, et j'ai même pris la défense de Jean-Guy en disant qu'il cherchait probablement une façon pour ne pas se faire raccrocher la ligne au nez. Jean-Guy croyait bien faire. Dans le fond, j'étais qui moi pour savoir comment on contacte des gens dans une situation aussi délicate? J'aurais quand même préféré être avisée avant de contacter officiellement Marcel mais surtout qu'aucuns mensonges ne fassent parti de l'équation. Plus tard, avec du recul, je me suis remise encore en question, en me demandant : est-ce que c'est moi qui lui ai demandé de le faire pendant un court moment de confiance ou me suis-je mal exprimé? Je ne m'en souviens plus vraiment pour être totalement franche. Je crois que les émotions brouillent l'esprit par moment et ce moment-là, ben, je l'ai échappé.

La conversation allait bon train, Marcel semblait ne pas trop faire de cas avec ce petit mensonge qui a éraflé un peu la discussion et, comme Jean-Guy avait mis beaucoup d'emphase sur l'âge de ma mère, alors Marcel voulait rencontrer ma mère au plus vite.

J'ai mentionné à plusieurs reprises que je ne voulais pas les engager à rien et que j'avais une grande inquiétude face au rejet pour ma mère. Je lui ai envoyé par internet les documents et des photos de ma mère. Puis, la sœur de Marcel, (Carole) a accepté de faire un test ADN pour valider, même si les photos parlaient d'elles-mêmes. Marcel a finalement baissé sa garde, il a ouvert sa porte à une nouvelle famille, même s'il a encore du mal à pardonner à sa mère de n'avoir jamais parlé du bébé donné en adoption. Carole aussi a ouvert sa porte mais comprends plus facilement la réalité de l'époque et elle n'en veut pas à leur mère pour le secret si bien gardé.
Je me devais donc d'annoncer la nouvelle à ma mère, en douceur, on va se le dire...

Ma maman, j'ai trouvé ta fratrie

Je me suis beaucoup questionné sur les retrouvailles. J'ai vu des tas de gens mettre leurs photos et parfois même des vidéos touchants de leur retrouvailles sur les groupes. Que c'est donc beau, mais est-ce la même chose pour tous? Est-ce que c'est juste le moment qui est précieux et qu’après, la vie reprend son cours? Je me demandais si on allait vivre ça comme sur les publications? Facebook est pas mal bon pour nous montrer du "cute" mais...tsé...on ne voit pas l'arrière scène. Faut dire aussi que les rencontres moins intéressantes, soit on ne les voit pas, soit elles sont vécues publiquement par des gens blessés et déçus. Je n'ai tout de même plus le choix d'annoncer ça à ma mère, mais comment?

Quand j'y repenses, « ouf » pauvre "tite" maman. J'étais tellement maladroite, je lui éclaboussais littéralement plein d'informations : ses résultats d’ADN, les arbres généalogiques, les recherches, les colombos, les photos de ses frères et sœurs, celles de sa mère! La ressemblance! LA surprise téléphonique. Elle comprenait que je lui disais que j'avais retrouvé des frères et sœurs encore vivants du coté de sa mère et elle était heureuse, mais on aurait dit que c'était trop abstrait pour elle. C'était trop d'informations d'un coup avec un "punch" final abracadabrant. Elle a pris quelques minutes avant de réagir, et pour elle, c’était si incroyable, qu'elle ne savait plus quoi dire. Elle me montrait des émotions mais avec une certaine retenue. Je pense que pour elle, la tonne d'informations qui devaient rendre le moment plus en douceur n'ont servis qu'à la rendre confuse.

Hey, moi qui avais dépensé une fortune en énergie mentale et des tas de nuits gâchées à me faire des scénarios, ce scénario-là, je ne l'avais pas imaginé!!!

Ha ben Bon Yeu! Alors j'en ajoutais encore. Bla bla par-ci bla bla par-là et recommence les explications. Ma bonne intention, ma douceur, mon respect, ben avec le recul, tout était boiteux.

Même si elle me démontrait de la joie, ça ne se passait pas vraiment comme je m'y attendais. J'étais un peu perplexe, mais je suis retournée chez moi en me disant qu'elle ne saisissait pas encore ou qu'un temps d’absorption pourrait être nécessaire. Tsé, j'étais qui (encore une fois) pour savoir comment on doit réagir à une telle annonce? J'étais loin des photos et vidéos visionnés de gens sous le choc, qui pleure de joie que j'avais vu passer durant des mois sur Facebook.

La nuit a fait son travail et lui a permis d'analyser tous les mots entendus la veille et là! Là! Elle a réalisé! Là, j'ai senti du vrai bonheur dans sa voix. Elle m'a dit : Ce n’est pas croyable, je vais savoir qui était réellement ma mère.

La rencontre

Évidemment, cet événement ne s'est pas produit le lendemain, mais quelques mois plus tard. Le temps de recevoir le résultat d’ADN de "Tante" Carole pour confirmer le tout, qu'on ait quelques discussions téléphoniques pour apprendre à se connaître un peu. Puis Marcel a décidé de venir nous rencontrer dans notre ville. Rien de bien compliqué, un simple dîner au resto. C'était parfait tsé, on se voyait mal passer une fin de semaine avec des étrangers. Casser la glace était l'étape ultime, après, on verra bien ce qui se passera.

À voir toutes les photos de retrouvailles magiques sur Facebook et les témoignages à couper le souffle, j'avais dans l'idée que si la vie m'avait permis de me rendre jusque-là, c'était pour être inévitablement un moment de vie grandiose. Je ne savais pas comment ça allait se passer et plus le grand jour approchait, plus j'étais inquiète. Encore une fois, j'imaginais la scène et je me sentais un peu mal à l'aise. Maman et moi sommes des personnes introverties et se faire connaître nous demanderait un gros effort d'extraversion. Quelles sont les questions que l'on peut poser à un premier rendez-vous? J'ai eu beau fouiller les pages Facebook, je n'y ai rien trouvé pour m'aider pour cette journée importante. Pas de manuel d'instruction, pas de groupe de soutien, de guide, de fiches conseils, rien. Si jamais il en existait, c'était bien caché. On trouve pas mal de tout sur les groupes mais, pour les étapes aussi cruciales et les introverties que nous sommes, ça nous aurait pris du soutien et de l'encadrement. On sait tous qu'une première impression peut être trompeuse et quand le "trac" fait partie de l'équation, les risques d'un départ boiteux sont plus grands.

Je suis une personne idéaliste et très exigeante envers moi-même et je voulais être à la hauteur pour eux et ma mère. J'avais le sentiment de porter le poids du succès de cette première rencontre sur mes épaules et je tentais de me convaincre que tout irait bien, que je m'en faisais pour rien, de me faire confiance etc. Tsé le genre de pensées qui t’empêche de prendre les choses en mains. Go with the flow comme certain disent. C'est bien "cute" mais on est en contrôle de quoi avec ce genre de pensées? Bah en tout cas, je n’ai rien contre les gens qui pensent comme ça, mais ça ne fait pas à moi ça. Je préfère me dire que rien n'arrive pour rien, comme ça je peux en retirer de très belles leçons. Tout ça pour dire que j'aurais aimé avoir une personne ressource pour me préparer à ça, oui "Ça".

En arrivant au resto, nous étions maman et moi devant plusieurs membres de « notre » famille biologique, un oncle, une tante et des cousines. Maman et moi étions assise l'une près de l'autre et la discussion manquait de fluidité. On ne savait pas trop quoi se dire alors, on parlait du trajet, du temps que ça leur a pris pour se rendre ici, on a choisi nos repas et on a commandé. Ma mère fidèle à elle-même, observait et écoutait un peu timide. Carole semblait être pareil et une cousine aussi. J'ai d’ailleurs trouvé beaucoup de trait de personnalité similaire à maman chez Carole. Marcel était plus volubile au téléphone mais là, il semblait lui aussi un peu déstabilisé. Est-ce que ça se comprend? Ben sûr que ça se comprend! Je me sentais mal. La lourdeur était quasi palpable et je sentais que je devais prendre les rênes mais comme je ne m'étais pas vraiment préparée, je ne savais pas comment faire. Je m'attendais à ce qu'ils cherchent à nous connaître, mais ils semblaient se satisfaire du peu qu'ils ont appris par les rencontres téléphoniques. J'avais envie de mieux les connaître mais les questions ne voulaient pas se pointer dans mon petit cerveau déstabilisé. C'était peut-être pareil pour eux.

En tant que "NON EXPERTE" des rencontres de ce type, j'ai tenté tant bien que mal "d'animer" le repas. J'ai essayé de boucher les nombreux silences avec des questions aussi dérisoires que : « Est-ce qu'elle aimait la musique, les animaux? »

En bref, je ne peux pas dire que ça s'est mal passé mais j'affirme avec certitude qu'une préparation m'aurait grandement aidé. C'est peut-être facile pour certaine personne d'entrer aisément en relation avec des gens, mais ce n'est pas la réalité de tous. Puis une situation de ce genre, ça n'arrive pas toutes les semaines.

Après ce dîner, j'ai passé plusieurs semaines à "décanter" ça sans appeler Marcel et Carole. Même maman et moi en avons pas beaucoup parlé dans la première semaine.
Nous sommes allées les voir une fois, et là, c'était beaucoup plus "cool". Aujourd'hui, ça se passe bien et nous avons tous gardé contact mais comme nous n'habitons pas tellement proche alors, on s’appelle.

La courte période de repos avant le nouveau départ

J'ai laissé le temps passé, pour conclure que même si l’expérience avait été un peu ardue, elle s'est avérée une sacrée belle expérience, enrichissante et stimulante. Un travail acharné et un résultat bien mérité. J'étais fière d'avoir réussi et ma mère qui était bien contente, n'en demandait pas plus. Moi, au contraire, je commençais à m'ennuyer un peu du plaisir de baigner dans la généalogie, L’ADN, l'espoir. Une petite addiction venait de naître. J'avais des questions que ma mère n'avait pas parce qu'elle n'avait pas compris L’ADN. Par contre, moi j'ai suivi une très bonne piste durant 2 ans sans résultat concluant alors des questions, j'en avais.

Selon les services sociaux, Jeannette a attendu le père 4 mois avec le bébé espérant qu'il vienne la marier. Ma mère se disait qu'il les avait abandonnées sa mère et elle donc ne désirait pas en savoir plus sur lui puisqu'elle avait un petit ressentiment. Par contre, elle ne m'avait pas interdit de continuer. Héhé!

Hum, donc, si je désire continuer, je le ferai pour moi, sans aide extérieur et surtout sans contacter personne. J'ai bien écrit, sans aide extérieur et sans contacter personne.
Sauf que, tsé là, la fameuse piste depuis 2 ans. Cette gentille personne de 300 CM qui m'avait donné accès à son arbre sur lequel j'ai passé des heures et des heures à travailler ben, je savais que c'était le côté paternel. J'étais certaine à 100%.

Nous avions eu des échanges courtois et elle désirait connaître qui on était par rapport à elle. Pis moi, je ne pouvais pas faire abstraction à une correspondance aussi significatives que 300 CM. Je gardais un œil sur cette correspondance et je restais à l’affût des changements dans son arbre.
Ça raisonnait dans ma tête, mais le père lui? C'est qui? C'est quiiiiiii? Je savais que j'étais là, tout près. Par contre les informations que je détenais sur le père, données par les services sociaux, ne correspondaient à personne dans son arbre.

C'est partie pour un autre tour...

Me sachant aussi près du but, comment j'aurais pu ne pas avoir envie d'aller plus loin et chercher le père? Ben savez-vous quoi? Un nouveau match est venu chatouiller vigoureusement ma tentative de fermer le projet. Bien-sûr, que j'ai pensé abandonner, à plusieurs reprises en plus, mais ma curiosité me gardait un pied dedans.

Ho! Cette correspondance est liée directement à l'autre de 300 CM, je sais comment relier ces correspondances, puis, Bang! En moins de 5 minutes je savais qui était ce jeune Christophe (nom fictif évidemment). L'expérience avait porté fruits, hé hé. Petit pétage de bretelles ici haha
Écoute! Non mais, écoute écoute!!!! Personne pour me retenir, et dangereusement confiante que si je me débrouille toute seule cette fois-ci, mon expérience passé me servira au moment opportun. Go!!!

J'ai observé de loin cette nouvelle correspondance en attente qu'un arbre pousse et s'enracine dans le mien. Après quelques semaines...Ben peut être quelques jours en fait, je ne sais plus, ma patience a dû partir au vent lors d'une brise estivale parce que sans retenue, sans réfléchir, j'ai contacté la correspondance en question pour savoir s'il pouvait m'apprendre plus que ce je savais déjà.

Je suis tombé sur un charmant jeune homme, début vingtaine, poli, courtois et charmant comme mon fils. J'étais sous le charme de ce jeune garçon aussi disposé à m'aider. J'étais si motivée par mon objectif, que j'ai oublié ma promesse envers moi-même. Vous vous souvenez laquelle? Hum pas grave, moi aussi j'avais oublié. Je me suis dit que je ne faisais de mal à personne tant que je n'avais pas contacté la famille directe.

Ce beau Christophe sympathique ne savait tellement pas comment répondre à mes questions. Il ne savait pas beaucoup de chose sur ses grands-parents et arrières grands-parents alors, il a eu la gentillesse de me mettre en contact avec sa mère.
La mère de Christophe, Sophie, une femme avec qui j'ai discuté de façon très naturelle a répondu du mieux qu'elle pouvait à mes questions. Beaucoup de mystères tournaient autour des histoires de leur familles alors eux aussi avaient des questions.

Je cherchais un homme canadien anglais, né entre tel et tel année, de tel grandeur et tel métier. Selon elle, personnes ne correspondait et en plus, sa mère à elle était adoptée. Donc, en bref, j'avais 50% des chances de venir du coté de sa mère qui est adoptée et 50% du côté de son père qui a lui aussi de la demie fratrie. Un peu beaucoup découragée, je la remercie sincèrement pour son ouverture et son aide mais elle revient à la charge en me demandant : si quelqu'un de la famille ferait un test ADN, est-ce que ça pourrait t'aider?

Pincez-moi quelqu'un! Woh Ho! Elle m'a vraiment demandé ça! J'avoue avoir bégayé une phrase qui devait ressembler à quelque chose du genre de : bien-sûr, mais je n'aurais jamais osé demander ça. Puis elle m'a répondu du tac au tac : parfait je vais demander à mon père (Jocelyn) de faire le test, je te rappelle dans quelques minutes. Puis quelques minutes plus tard, elle m'a rappelé pour me confirmer que son père avait accepté.

J'ai raccroché la ligne et j'ai laissé passer quelques secondes, là, stupéfaite, dans le silence total, à réaliser ce qui venait de se passer. J'ai aussi pris conscience que j'avais solidement enfreins ma propre règle et encore une fois, je ne pouvais plus reculer. Ma stupéfaction n'a pas durée bien longtemps, à peine quelques seconde avant d'exploser littéralement. J'ai couru voir mon conjoint pour lui déblatérer toutes mes aventures inattendues.

L'attente du résultat d’ADN

En attente de ce long processus, Sophie et moi avons échangé à quelques reprises et elle m'a mise en contact avec sa tante Lorraine (demi-sœur de son père Jocelyn) espérant qu'elle puisse me faire son "topo" de la famille paternelle de Jocelyn. Ben pourquoi pas? Au point où j'en étais, la curiosité était à son apogée. Vas-y Lorraine, potine-moi tout ça.
J'ai découvert en Lorraine une femme vraiment "trippante", ouverte, sensible et très humaine, Une femme comme je les aime, avec du caractère, de l'indépendance et de la vulnérabilité etc. Un beau lien était en train de naître entre elle et moi sans même savoir si elle était liée par l'ADN avec nous.

Tous les jours j'allais voir si un nouveau match apparaissait dans les correspondances de ma mère, mais surtout celui de Jocelyn. L'attente de résultat est à mon avis un supplice interminable. On a beau essayer de penser à autre chose et se dire des tas de truc encourageant, c'est long, terriblement long. Durant cette longue attente, j'ai réussi à me convaincre que j'étais dans le champs solide. Voulant ne pas être trop invasive dans cette famille, je n'ai pas osé demander quand le test avait été posté ou quand la compagnie l'avait reçu, alors je n'arrivais pas à me situer clairement dans cette attente, ce qui m’apparaissais encore plus long.
Je revisitais les arbres de Christophe et sa cousine et sachant que leur grand-mère était adoptée, je me disais que mes chances étaient très minces. J'étais quand même convaincue que je tournais autour de mon but, sans croire pour autant à l'idée de l'atteindre. À force de réfléchir, j'ai tout mélangé mes recherches et je n’y voyais plus vraiment assez claire pour cibler objectivement le père hypothétique pour ma mère.

Le jour du choc 2e acte :

J'avais vérifié les résultats ADN dans la journée et j'avais discuté sur "Messenger" avec Lorraine, la demi-sœur de Jocelyn.

Lorraine et son frère Ghislain avaient appris au décès de leur mère que leur père avait eu un fils avant eux. Ils l’avaient cherché quelques années sans succès et c'est après le décès de leur père que les retrouvailles ont pu avoir lieu avec eux. Donc, par empathie, elle était impliquée dans ma démarche. Elle m'était d'un grand soutient, de réconfort et d'écoute durant cette période de grand doute.

Après notre agréable conversation, je suis resté à traîner sur l'ordinateur puis un moment donné je suis allé, encore une fois, sur MyHeritage pour "zieuter".

Puis Bang!!! Jocelyn!!! Il était là!!! Ho my &*#$?%% God! 1730 CM!!!! J’hallucine ou quoi? 1730 CM!!! Cet homme qui avait l'âge de ma mère ne pouvait pas être son grand père, ni son petit-fils. Il me restait qu'un seul choix...UN SEUL. Jocelyn était le demi-frère de ma mère, alors Lorraine et Ghislain étaient aussi une demie sœur et un demi-frère de ma mère. Çà a explosé en moi. J'ai bondi, littéralement bondi ! J'ai vraiment levé de ma chaise, sans exagérer, pas une miette. Encore là, ça déboule boule boule boule!!
J'ai couru voir mon conjoint et je criais "je l'ai trouvé! Je l'ai trouvé!" Je l'ai forcé à venir voir de ses propres yeux. Regarde! Regarde, il est bien écrit son nom et 1730 CM??? Dis-moi que tu vois ça toi aussi. J'étais follement excitée. Non, je pense que j'étais plus tôt hystérique pour être vraiment honnête.

Assoyez-vous bien gentiment et lisez bien ce qui suit : wouahhh. Quand ça déboule que je vous ai dit...Je ne laisse même pas l'émotion se stabilise, j'ouvre "Messenger" et j'envoie sur le champ une capture d'écran avec le résultat que je viens de découvrir à une amie et je lui écris, "Barnak j'ai trouvé le père à ma mère". Ensuite, je fais un copié/collé de mon message et je l'envoi à une autre amie, je copie la capture d'écran aussi et je l'envoie.

Je pense à Lorraine! Ho Lorraine, il y a juste à elle que je peux parler à cette heure-ci. J'essaye de respirer malgré tout puis, je mets des gants blancs pour lui écrire : Le résultat est sorti. Évidemment, elle me demande le résultat.

« Je dois respirer pour écrire ce passage parce que je n'en suis vraiment pas fière. Ça me fait mal en dedans quand je réalise l'erreurs que j'ai fait même si je sais avec ma tête que c'est normal de faire des erreurs dans la vie, mon cœur lui, n'a pas oublié ce passage. J'espère que le raconter avec humilité me permettra de me pardonner cette maladresse et du même coup, vous aidera à relativiser et prendre sur vous lorsqu'à votre tour, vous vivrez ces émotions.»

Donc, toujours aussi déconnectée par l'émotion, je copie la capture d'écran à Lorraine et sans même vérifier, je pèse sur "ENTER" et là, c'est le message lui apparaît en pleine face : "Barnak j'ai trouvé le père à ma mère !" À mon avis, ça ou un poing sua "yeule" c'est probablement pareil. Catastrophe!!!! Ce n'est pas la capture d'écran que je lui aie "Collé". Quand on dit que le cœur a fait 3 tours, ben, moi je pense que je mien a cessé de battre pour un moment.

Je me suis confondue en excuse, je ne savais plus comment rattraper cette maladresse. J'avais tellement honte. Moi qui voulais faire les choses mieux, je venais de faire pire. Pour moi, c'était pire. Certains me disent que je suis sévère envers moi-même, mais ces gens ne se sont probablement jamais fait annoncer aussi brusquement une nouvelle pareil.

Bref, Lorraine comprend mon état et me pardonne immédiatement, mais la discussion est quand même brève. J'imagine qu'elle avait un choc à gérer elle aussi. Pis, moi, je me retrouve encore une fois à devoir faire une grande annonce à ma mère.

Je me suis dit : je ne peux pas l’appeler maman maintenant, elle va se coucher dans quelques minutes. Je vais lui gâcher sa nuit. Après avoir gaffé mon annonce à ma tante Lorraine, fallait que la poussière retombe. Ma mère va bien dormir et je vais aller la voir demain matin sans faute pour le lui annoncer. Savez-vous quel genre de nuit j'ai eu? Ha! Ha! Ha! ...

L'annonce 2e acte :

Je suis allé voir ma mère le lendemain matin pour lui expliquer que je venais de comprendre toute l'ampleur qu'un test ADN comporte. J'ai tenté d’expliquer à ma mère que ce geste avait des incidences pour les autres aussi. On s'embarque dans le bateau sans réaliser que ça peut perturber beaucoup plus large que prévu. Puis, je lui ai expliqué que les répercutions de ma première démarche ont questionnés des gens que je ne pouvais pas ignorer. L'idée de subitement ne plus répondre aux messages sachant très bien comment on se sent quand on ne nous répond plus sur ce genre de quête ne m’était pas envisageable. Donc maman, tout ça pour te dire que j'ai contacté des gens durant ma première démarche qui s’avèrent intéressés par ta correspondance. J'ai trouvé 2 nous frères et une nouvelle sœur du coté de ton père, ils savent maintenant que tu es sans aucun doute leur sœur et ils aimeraient te rencontrer.

Elle a souri, tsé, un sourire de mère avec un regard profond qui cherche les mots pour exprimer sa joie et un peut stupéfaite elle m'a dit d'un ton interrogateur : Pour vrai? Des larmes sont montées dans ses yeux et je lui ai dit maman, tu vois, tu n'es pas seule.

Encore un fois, j'ai la chance d'avoir trouvé des gens compréhensifs. Lorraine a compris ma maladresse et je pense que la nouvelle en soi a été pire que ma façon de lui annoncer. Elle a été heureuse d'avoir une nouvelle sœur et une nouvelle nièce. Cette nouvelle famille nous a accueilli les bras ouverts. Nous sommes en contact avec eux aussi mais comme l'autre famille, ils n'habitent pas à côté et on doit utiliser les réseaux sociaux pour faciliter les échanges. Heureusement qu'on a ça.

Pour conclure, sachez que le but premier de mon témoignage n'était pas de partager ma fierté d'avoir réussi à retrouver les familles de ma mère. Mon but était de sensibiliser les gens comme vous, moi, ma mère et LES mères. Nos quêtes sont légitimes, elles ont un grand sens, mais elles ne sont pas toujours des romans à fin majestueusement joyeuses. Faut prendre notre temps, utiliser les ressources reconnues qui ont l’expérience pour nous guider mais aussi pour minimiser les dégâts. Les mères qui ont donnés leurs enfants l'ont fait pour des raisons que nous ne saurons peut-être jamais mais elles sont légitimes. On a tous le droit à notre petit jardin secret, on a tous des actes que l'on regrette profondément, donc, qui sommes-nous pour juger?

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