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Notre colloque annuel se tenait le 6 mai dernier et nous avions comme conférencière, Phara Thibault, comédienne et autrice, adoptée en Haïti. Son témoignage étant des plus intéressants, Normay a invité à Phara pour en faire profiter le plus grand nombre de gens possible.

Phara est née d’une grande famille, à Petit-Guave, petit village à 2 heures et demie de Port-au-Prince. Elle et sa sœur ont été confiées à l’orphelinat. Phara était très malade et leurs parents n’avaient plus les moyens de subvenir à leurs besoins. Phara et sa sœur ont été adoptées par une famille de Québécois, blancs, de Ste-Germaine-du-Lac-Etchemin. Peu de diversités ethno-culturelles dans le coin! Les nouveaux parents les ont bien soignées et ont retrouvé deux belles filles en santé.

En grandissant, Phara croyait qu’elle deviendrait blanche comme les modèles d’adultes autour d’elle. Tous étaient blancs! De 4 à 6 ans, elle priait pour devenir blanche. Elle voulait se réveiller la peau blanche, les cheveux blonds et les yeux bleus! Ça n’a pas fonctionné. Donc, dès qu’elle a pu comprendre le tout, lire ses documents d’adoption (les apprendre par cœur) et avoir accès à un ordinateur, ses recherches ont débuté, lesquelles pouvaient durer des jours et des nuits. C’était une pulsion pour elle; elle devait retrouver sa mère. Elle ne s’imaginait pas ne pas la retrouver. Comme si sa mère lui avait dit, en créole « Ne m’oublie pas ». Elle l’avait idéalisée.

En 2017, elle avait placé des messages sur un site, en donnant son nom et des indications descriptives sur sa famille. La journée de son bal des finissants, quelques semaines plus tard, son frère l’a contactée. C’était beaucoup d’émotions, mais elle se devait d’être certaine. Elle lui a donc posé quelques questions pour se rassurer de la véracité de cette communication. Elle ne voulait pas y croire. C’était trop gros! Au moment où il lui a demandé si elle avait toujours sa cicatrice sur la main droite, elle a eu sa confirmation (et l’histoire de la cicatrice). Elle a donc pu avoir des contacts avec sa famille et communique avec eux par textos et Facetime régulièrement.

Elle explique avoir voulu se lancer en théâtre pour retrouver sa mère. Elle se disait qu’elle serait connue de par le monde et que sa famille la verrait. Dans sa tête, une mère reconnaît toujours sa fille. Oui, elle est allée en théâtre, mais après sa rencontre avec sa famille. En 2020, le mouvement « Black Lives Matter » lui a fait comprendre que la vie des noirs compte. Bien des portes s’ouvraient devant elle. C’était la première fois qu’elle se voyait entourée de personnes noires. Avec amour, ses parents lui disaient des paroles leur paraissant anodines, mais lesquelles étaient, pour Phara, des vérités. Elle raconte quelques anecdotes relatant ces situations, qu’elle ne pouvait pas s’expliquer à ce moment. Ce sont des images douloureuses pour elle. Elle n’avait pas les connaissances pour leur dire que ces paroles la blessaient.

Elle a écrit son histoire dans « Chokola », ce qui lui a permis d’exprimer les non-dits sur les phrases et gestes de son enfance qui l’avaient blessée. Son entourage a compris et les liens se sont resserrés depuis.
Sa sœur n’a pas vécu ce besoin de retrouver. Lorsque Phara lui a dit que la famille avait été retrouvée, c’était correct, sans plus. Pourquoi elles sont différentes à ce sujet? Phara l’ignore, mais respecte le choix de sa sœur. Phara désire faire venir leur mère au Québec, cet automne. Celle-ci étant très malade, il lui reste peu de temps à vivre, selon elle.

Après son passage au colloque, elle a réalisé que les questions identitaires n’ont rien à voir avec la couleur de peau et le lieu de l’adoption. La blessure de l’abandon n’a pas de couleur.

À noter que « Chokola », disponible dans la plupart des librairies, est devenu une pièce de théâtre présentée à Montréal récemment. Un film en sera également tiré dans un avenir proche. Un deuxième tome de « Chokola » est en route. À suivre…

Important : Vous avez aimé cette émission? Vous aimeriez y participer? Si tel est le cas, vous pouvez contacter l’animatrice, Mme Normay St-Pierre, par courriel au : normay.stpierre@videotron.ca et elle se fera un plaisir de vous contacter. Les enregistrements se font par téléphone, normalement un soir de semaine. C’est un bel endroit pour lancer un avis de recherche et/ou partager votre histoire. Des personnes se sont retrouvées grâce à cette émission. Réservez rapidement!

Chanson (référence) « La moitié de moi » par Anik St-Pierre : https://www.youtube.com/watch?v=C4MaQ0aHo7U
Loin des yeux, près du cœur : https://www.facebook.com/loin.mr.aer
Mouvement Retrouvailles : https://www.mouvement-retrouvailles.qc.ca
https://www.facebook.com/MouvementRetrouvaillesAdopteesNonAdopteesParents

Pour écouter votre émission : https://soundcloud.com/mouvement-retrouvailles/loin-des-yeux-pres-du-coeur-2-juin-2023-phara-thibault-adoptee/s-BhugGmq1fHH?si=e40377263ded4978a535a090a112ae4a&utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing

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