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Émission “Loin des yeux, Près du cœur” - 2 avril 2021 – Grand-maman Constance et Sophie, témoignages

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Émission “Loin des yeux, Près du cœur” du 2 avril 2021 – Grand-maman Constance et Sophie, témoignages

En cette belle période de Pâques, nous vous présentons deux magnifiques témoignages reliés l’un à l’autre, soit avec grand-maman Constance, mère biologique âgée de 96 ans, qui a dû confier sa fille à l’adoption et sa petite-fille Sophie qui nous raconte cette belle histoire de retrouvailles.

À toutes les mères qui ont dû poser ce geste, Constance vous envoie le message suivant : Faites la recherche! Pour elle, les retrouvailles ont été un grand soulagement et pour sa fille et sa petite-fille, un beau cadeau de la vie.

Bonne écoute et un grand merci à vous tous de nous suivre et de partager notre émission.

Joyeuses Pâques!

Pour écouter votre émission : https://soundcloud.com/mouvement-retrouvailles/loin-des-yeux-pres-du-coeur-2-avril-2021-grand-maman-constance-et-sophie-temoignages

N’hésitez pas à commenter et à partager!

https://www.facebook.com/MouvementRetrouvaillesAdopteesNonAdopteesParents/posts/3800784013371455

RÉSUMÉ

Grand-maman Constance, mère d'origine, demeurait à Laurier, petit village au Manitoba. Elle a quitté Laurier à 17 ans 1/2 pour aller travailler dans un hôpital pendant 2 ans 1/2. Ensuite, elle s'est rendue à Winnipeg. C'était en temps de guerre et on engageait des gens en payant leur transport via St Catharines, en Ontario.

Sa soeur et elle sont donc allées à St Catharines et la guerre s'est terminée peu de temps après leur arrivée. Si elles retournaient à Laurier, il n'y avait pas de débouchés. Elles ont donc décidé de se rendre à Montréal chez une tante âgée. Elle avait 20 ans, à cette époque.

Elle avait toujours gardé secret le fait qu'elle avait dû confier sa fille en adoption. Elle n'a pas passé de temps de grossesse à l'Hôpital Miséricorde. Elle s'y est rendue que pour son accouchement. Pour sa part, elle dit ne pas avoir trouvé difficile d'y être et elle n'a pas été maltraitée. Elle est restée à la Miséricorde un mois après son accouchement. Il y avait une belle communication avec les autres femmes. Elles étaient toutes dans le même bateau, donc, aussi bien ramer ensemble. Il n'y avait aucune ressource financière, psychologique, communautaire ou autre donc, ces mères n'avaient pas de choix à part très rarement l'avortement pratiqué de manière illégale et celles qui posaient ce geste étaient appelées des « faiseuses d'anges ».

Pendant sa grossesse, elle a tricoté des « petites pattes » (chaussettes de bébés) rose et blanc. Elle les a conservées jusqu'à ses retrouvailles. Elles étaient bien cachées car son conjoint et ses enfants n'étaient pas au courant de cette grossesse. Elle avait toujours pensé à sa fille et, après le décès de son mari, elle avait songé à faire des recherches mais elle ne savait pas trop où aller et comment s'y prendre. Aussi, c'était moins facile de rechercher qu'aujourd'hui.

Il y a donc eu des retrouvailles, il y a 3 ans, alors que grand-maman Constance avait 93 ans. Elle s'est empressée de remettre les « petites pattes » à sa fille dès leur première rencontre, pour boucler une boucle, alors qu'elle les avait depuis 71 ans. Les retrouvailles se sont déroulées avec sa fille. Sa petite-fille Sophie était là pour la conduire. Elles ont été seules, mère-fille, et tout s'est bien passé. C'était en février 2018.

Elles ont parlé mais, la première fois qu'elles se retrouvaient ensemble, que dire, comment le dire? Grand-maman Constance trouve que sa fille biologique ressemble davantage à son père d'origine qu'à elle alors que ses filles trouvent qu'elle leur ressemble. Elle a été adoptée vers l'âge de 2 ans, à Trois-Rivières, par des gens de Montréal.

Les mères devraient faire des recherches, dit grand-maman Constance. Ça lui a apporté un grand soulagement, une paix que de pouvoir « vivre à découvert ». L'espérance de vie étant de plus en plus grande, de nos jours, ça laisse de l'espoir pour tenter de retrouver notre (nos) être(s) cher(s).

C'est sa petite-fille Sophie qui a initié les recherches, en fait. Même si c'est sa mère qui était adoptée, cet aspect l'a toujours habitée. À l'adolescence, elle lui posait souvent des questions, en parlait fréquemment. Les parents adoptifs de sa mère vivaient, donc, compte tenu qu'elle avait eu la chance de vivre dans une bonne famille adoptive, elle vivait un conflit de loyauté et se sentait coupable d'entreprendre des démarches de leur vivant. Elle les a donc mises de côté.

Il y a quelques années, Sophie est revenue à la charge car ses grands-parents adoptifs étaient décédés. Elle a abordé l'aspect médical parce qu'elle a eu des petits problèmes de santé, dernièrement, sans connaître ses antécédents médicaux. Au-delà du côté médical, elle ressentait un manque dans son identité, comme si elle n'arrivait pas à se connaître entièrement. En choisissant l'aspect médical, sa mère a compris son besoin et a consenti. Elle lui a avoué être curieuse, au départ, de connaître ses deux premières années de vie alors qu'elle était à la crèche. Elle lui a confié que c'était cet élément à savoir ses débuts de vie à la crèche qu'elle désirait connaître.

Ils avaient très peu d'espoir compte tenu que sa mère avait déjà 70 ans. Cependant, il y aurait peut-être des tantes, des oncles, des soeurs, des frères, des cousin(e)s et, finalement ils ont gagné à la loterie des retrouvailles; ce fut toute une grande famille retrouvée. Lyne Perron leur a été d'une grande aide comme personne-ressource. Elle a retrouvé grand-maman Constance en dix mois. Comme elle était âgée de 93 ans, Lyne Perron a fait en sorte que mère et fille puissent être en contact le plus rapidement possible.

Le premier contact a été téléphonique afin qu'elles puissent se connaître, s'apprivoiser et quelques fois par la suite jusqu'à une première rencontre physique où Sophie a pu être aux premières loges de cette belle histoire qui se déroulait sous ses yeux. Comme elle conduisait sa mère pour sa première rencontre, elle vivait ce pan de vie tel un privilège. La première fois, à la retrouvaille elle-même, c'est très particulier! Ce sont des émotions en montagnes russes! C'est difficile de mettre des mots sur ce qui est alors vécu.

Il y a beaucoup de regards pour voir les ressemblances car on ne sait pas toujours par où commencer la conversation tant il y a de choses à dire. Lyne Perron leur avait suggéré d'apporter des photos, de part et d'autre, ce qui faciliterait et ouvrirait bien les partages de vécus.

Le rêve de Sophie se concrétisait; elle le vivait avec sa mère et avec sa grand-maman, quel beau cadeau précieux de la vie! Les premiers mois des retrouvailles, Sophie et sa mère ne voulaient pas mettre de pression sur Constance. Elles voulaient respecter son rythme. Déjà, de l'avoir retrouvée, rencontrée, d'avoir été en contact avec elle et qu'elle avait envie de les voir, c'était merveilleux et très apprécié!

Grand-maman Constance a demandé à sa fille si elle pouvait être intéressée de rencontrer ses soeurs et son frère car elle a donné naissance à 5 enfants après sa mère. Oui, elle serait intéressée mais si ça n'arrivait pas pour x raisons, ce ne serait pas grave car le plus important pour elle était d'abord et avant tout de retrouver sa mère et si la famille s'y ajoutait alors, tant mieux!
Au cours des 6 premiers mois, les rencontres étaient plutôt « à la cachette » mais, à un certain moment donné, à l'Action de Grâces, Constance a décidé de se libérer et d'annoncer cette grande nouvelle à ses enfants. Pour la fille de Constance, cette étape était celle de pouvoir vivre une reconnaissance, au grand jour, de la part de sa mère et de sa fratrie.

Le jour où Constance leur a annoncé qu'elle avait enfin révélé son lourd secret et que ses enfants voulaient les rencontrer fut rempli de bonheur! Par la suite, à chaque nouvelle étape, ils apprenaient à se connaître, à se découvrir et vivaient d'un bonheur à un autre.

Cependant, Sophie sentait qu'elle devait « préparer » sa mère au cas où des membres de la fratrie auraient peur de l'inconnu ou ne voudraient pas la rencontrer car on ne peut pas présumer de leurs réactions, raison pour laquelle elle voulait avoir une longueur d'avance pour que sa mère puisse réfléchir à ces possibilités. Au final, elles ont été bien accueillies, de façon chaleureuse.
La première rencontre s'est faite uniquement avec grand-maman et ses 6 enfants. Peu de temps par la suite, elles ont été invitées pour les 94 ans de Constance, soit la famille élargie. Un sentiment étrange d'appartenance est ressenti alors qu'au début, la fratrie est totalement inconnue.

Ça fait donc 3 ans qu'ils se connaissent, qu'ils se rencontrent mais, malheureusement, la pandémie repousse leurs visites physiquement. Entre temps, il est toujours possible de communiquer par téléphone ou autrement.

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